Certains films n'ont pas besoin de renouveler un genre pour s'affirmer. Juste d'exister. Et d'apporter leur contribution. Celle de « Picco » est forte, implacable, dérangeante.
L’œuvre de Philip Koch, basée sur un fait réel, met en scène l'univers d'une prison pour jeunes délinquants, un microcosme brutal régit par le darwinisme le plus primaire aboutissant à l'horreur de la torture. Une entité monstrueuse à la logique impitoyable, qui, en ne laissant que deux choix possibles (persécuter ou être persécuté), transforme les individus. Au-delà des scènes glaçantes et difficilement soutenables qui ponctuent le dernier quart du film, c'est cette déshumanisation progressive qui dérange.
Alors certes, les ficelles habituelles des films de prison sont connues et ici utilisées, mais les acteurs parfaits, la réalisation sobre et claustrophobe, l'analyse implacable dénuée d'espoir permettent à « Picco » de se révéler comme le digne successeur de « Scum »: le film de Philip Koch n'a rien à envier à l’œuvre coup de poing culte d'Alan Clarke, et s'inscrit dans la lignée de celui-ci comme l'un des meilleurs et des plus durs témoignages jamais tournés sur l'univers carcéral.
vendredi 28 octobre 2011
dimanche 16 octobre 2011
Miso soup (Murakami)
Si Murakami dresse par le biais de sa description des quartiers louches de Tokyo la peinture d’une société japonaise à la dérive et sans repère, il se refuse pourtant à émettre un quelconque jugement de valeur sur le bien et le mal. Plutôt qu’un classique roman policier s’intéressant à un serial-killer, il s’agit d’une errance triste, effrayante et absurde. L’écriture fluide et simple, ne s’encombrant d’aucune fioriture stylistique finit par hypnotiser, tandis que l’on glisse progressivement vers l’horreur avant de sombrer dans une amertume empreinte de solitude.
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