jeudi 4 mars 2010
Les diables (Ken Russell, 1970)
Basé sur une histoire vraie, « Les Diables » est pourtant aux antipodes de la reconstitution historique classique: loin d’un quelconque souci de vraisemblance, Ken Russell préfère s’attacher à l’horreur pour marquer son propos et aux visuels hallucinés pour convaincre le spectateur. Qui de toute façon n’en ressortira pas indemne… Car c’est une véritable déflagration que cette œuvre surréaliste qui dresse une accusation sans pitié face à la corruption et l’injustice d’une Eglise inquisitrice au Moyen-âge. Nerveuse, parfois hystérique, la mise en scène alterne visions cruelles et sanguinolentes et digressions érotico-oniriques malsaines, sans oublier une bonne dose d’esprit contestataire et psychédélique des 70’s. Qu’importent les décors et les déguisements pas toujours très crédibles (le prêtre-exorciste ressemble plus à un acolyte de John Lennon qu’à un religieux du Moyen-âge), le tourbillon visuel aura raison de nous. Et tant pis pour les exagérations qui prévalent sur une certaine profondeur, « Les Diables » est une œuvre à part, excessive et démesurée, existant pour et par le force de ses images.
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Mr Chinaski,
RépondreSupprimerTout d'abord pourquoi un nouveau blog??? Craignez vous l'usage du terme "Salmigondis chiasseux" quant à vos choix cinématographiques?? prenez-vous un nouveau départ dans la culture?? Enfin depuis quelques jours je suis plongé dans l'incompréhension la plus totale à propos de ce nouvel espace...
Sinon pour dire quelque chose d'intéressant j'ai beaucoup aimé " Les diables" également. Ken Russell, qui m'étais inconnu jusqu'à ce jour, manie à merveille la mise en scène. Il parvient à prendre une liberté incroyable avec l'histoire tout en conservant une proximité permanente avec la trame historique annoncée au début du film. Comme vous l'avez écrit, il marque cette histoire moyen-âgeuse du sceau des seventies par des décors déjantées et orgiaques quelques peu exagérés mais pertinents. Et surtout ce qu'il y a de très intéressant c'est cet effet "yoyo" qui fragmente tout le film. On oscille autour de la folie en passant par l'humour, la décadence et le pathos pour finalement obtenir un salmigondis judicieux indescriptible quant au style. Vous êtes-vous aussi demander à la fin si vous aviez vu un film plutôt comique, plutôt historique ou tout simplement provocateur?? Pour moi ce fût le cas et il m'est difficile d'en définir le style, ce qui n'est pas très important à vrai dire.