jeudi 25 mars 2010

Scènes de la vie conjugale (Bergman, 1973)

Chronique de presque 3h relatant différentes époques de la vie d’un couple sur plus de 20 ans, « Scènes de la vie conjugale » marque l’apothéose de Bergman en tant que cinéaste de la psychologie humaine :
Un couple, un regard, et la distance de l’image au spectateur disparaît tant le propos est juste. Complet également, tant l’éventail des pensées, des sentiments, des peurs, des non-dits, des émotions semble couvrir l’intégralité du spectre des questionnements amoureux, jusqu’à ce que cela en devienne vertigineux. A se sentir mal à l’aise même parfois, pris en flagrant délit de voyeurisme tandis que l’on observe de si près les déchirements, dans l’impossibilité de se dérober à ce qui se passe sous nos yeux, hypnotisé par les gros plans omniprésents sur les visages des protagonistes. A devenir soit même un participant, prenant conscience par le regard tout comme le couple à l’écran débute son questionnement en observant le déchirement d’un autre. Et le constat est amer : l’amour absolu semble impossible, on assiste à la place à la naissance d’une profonde tendresse, sentiment semblant le plus vrai au final, qui aura finalement été engendré par la haine de l’un pour l’autre, mais aussi par la prise de conscience de sa vulnérabilité, ou de sa force, de son humanité tout simplement. Le poids des conventions familiales est omniprésent en fond, ajoutant encore aux difficultés de devenir soi-même, à trouver un impossible équilibre entre ses envies éphémères et le confort lassant de l’habitude. Chef-d’œuvre.

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